Mercredi 11 décembre Dimanche 05 janvier
Noël au théâtre
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Vissé sur sa chaise mais voyageant énormément, un imposant acteur shakespearien raconte, dans une langue incompréhensible aux accents british, une épopée enivrante à travers l’Europe. Son acolyte court partout et s’échine à nous faire comprendre le sens de ce voyage à l’aide de mimes hilarants et d’affichettes et autres boîtes en carton délirantes.
Joyeusement bricolé par deux maîtres de la scène et du jeu, le spectacle explose d’inventivité et nous entraîne dans la fantaisie burlesque, la poésie extravagante. En saisissant au passage le sens profond du théâtre. Un incroyable cabaret de carton !
De Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan
Avec, en alternance, Didier Boulle ou Jonathan Pinto-Rocha ou Pierre Bénézit ou Marc Riso et Grégoire Lagrange ou Édouard Pénaud ou Félix Villemur-Ponselle
Molière du Meilleur spectacle de théâtre public 2022
Photo © Fabienne Rappeneau
Ingénierie carton : Charlotte Rodière
Régie générale : Max Potiron
Régie plateau : Émilie Poitaux
Diffusion : Séverine André-Liebaut Séverine Production
Administration générale : Sophie Perret
Chargée d’administration : Fanny Landemaine
Chargées de production : Margaux du Pontavice et Louise Devinck
Communication : Anne-Catherine Minssen ACFM Les Composantes
Une production de la Compagnie Le Fils du Grand Réseau.
Une coproduction Le Quartz – Scène nationale de Brest, Carré du Rond-Point, Le Quai – CDN Angers Pays de la Loire, Tsen Productions, CDN de Normandie – Rouen, Le Moulin du Roc / Scène nationale à Niort,
Comédie de Picardie, CPPC – Théâtre l’Aire Libre.
Soutien Fonds SACD Humour/One Man Show, La Région Bretagne, Le Centquatre – Paris, Théâtre Sénart,
Scène nationale.
Remerciements Théâtre des Bouffes du Nord, Espace Carpeaux – Courbevoie, Yann-Yvon Pennec, Laura Le Hen, Jacques Girard, Coco Petitpierre, Vincent Petit.
La Compagnie Le Fils du Grand Réseau est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC de Bretagne.
Un incroyable cabaret de carton, sorti de l’esprit espiègle de Pierre Guillois et d’Olivier Martin-Salvan. Sacré meilleur spectacle aux Molières 2022.
Vissé sur sa chaise mais voyageant énormément, un imposant acteur shakespearien raconte, dans une langue incompréhensible aux accents british, une épopée enivrante à travers l’Europe. Celle d’un ancêtre – peut-être – qui traversa terres et mers à la recherche d’une sirène totalement improbable. Son acolyte court partout et s’échine à nous faire comprendre le sens de ce voyage à l’aide de mimes hilarants et d’affichettes et autres boîtes en carton délirantes.
Joyeusement bricolé par deux maîtres de la scène et du jeu, le spectacle explose d’inventivité et nous entraîne dans la fantaisie burlesque, la poésie extravagante. En saisissant au passage le sens profond du théâtre. Théâtre de Namur
Assis à l’avant-scène, un charnu comédien shakespearien relate et chante l’incroyable épopée à travers l’Europe d’un homme – son ancêtre peut-être – d’un homme donc, qui, au bord d’un fjord au fin fond des îles Féroé, en une année oubliée depuis belle lurette, au bord d’un fjord donc, reçut la malédiction d’une sirène pêchée par mégarde dans les eaux gelées quoique salées, sous les auspices pourtant paradisiaques d’une aurore boréale joliment grêlée, à ce moment précis, par un convoi tardif de grues en route vers l’Afrique. Un acolyte en maillot de bain, aussi speedé et osseux que l’autre est statique et joufflu, glane ici et là boîtes et carton, qu’il assemble, colle, déchire, gribouille de feutre noir, et s’échine à manier en guise d’illustrations des personnages, paysages, mouche, morue, mouette, paquebot, vélo et bourricot croisés en chemin, nous éclairant ainsi sur le sens du voyage, qui n’en a aucun. Révélés par Bigre (Molière de la meilleure comédie en 2017), les deux clowns qui n’en sont pas, s’inspirant davantage du slapstick anglo-saxon, nous embarquent dans une vrille burlesque cultivant l’hilarité en continu de toutes les générations confondues et pliées en quatre. Molière du Théâtre public 2022. Théâtre de Liège
« Linda de Suza avait sa valise en carton. Mais avec Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois, c’est carrément à l’échelle de la semi-remorque que l’on compte les piles, boîtes, bricolages, accessoires, panneaux, et même costumes de cartons qui servent à fabriquer, en direct, Les gros patinent bien, épopée clownesque qui vous emmène d’un fjord danois jusqu’à Pampelune en Espagne, en passant par l’Irlande, l’Angleterre, la France et même des abysses peuplés de créatures aquatiques. Tout cela, tenez-vous bien, avec simplement du papier, plus ou moins épais.
Sur scène trône un homme élégant. Dans son costume trois-pièces en tweed, il se lance dans une tirade qui pourrait sembler éloquente si elle n’était pas énoncée dans un yaourt incompréhensible. L’énergumène a beau déployer un excentrique accent américain aux relents texans, mâtiné d’une élocution aux allures shakespeariennes, le public ne saisit pas un traître mot de ce qu’il raconte. Pourtant, la pièce nous captive pendant une heure trente, empilant des gags et des péripéties rendues limpides par un impressionnant assemblage d’affichettes, origamis et autres éléments de décor bidouillés à l’huile de coude avec, on imagine, un solide arsenal de cutters, de ficelles et de bande adhésive. Sorte de kamishibaï passé entre les mains de deux Rémy Bricka qui jongleraient avec des images plutôt que des instruments, la pièce se présente comme un théâtre de carton foutraque où la colle à papier et les ciseaux carburent à la fantaisie et à l’absurde.
Il y a du Laurel et Hardy dans ce duo acrobatique, sauf que l’un des deux se balade en slip et bonnet de bain, contrastant avec la tenue distinguée de son partenaire. Il y a un peu du cinéma muet aussi dans cette performance où le héros a beau être extrêmement volubile, on ne saisit jamais vraiment les dialogues qui passent sur ses lèvres, la narration étant principalement assurée par les panneaux explicatifs qui défilent à toute allure sur le plateau. Attention, si la forme peut sembler rudimentaire, le fond n’en est pas moins luxuriant. C’est même une épopée touffue que composent les deux fous furieux. On y suit les mésaventures d’un gentleman frappé par la malédiction d’une sirène qu’il a pêchée par mégarde et qui va l’emporter dans des aventures échevelées à travers terres et mers, tantôt hostiles, tantôt cocasses.
Aucun détail n’est négligé : l’irruption d’une aurore boréale, le vol de grues cendrées dans le ciel, un paquet de cumulonimbus, un troupeau de shetlands, l’histoire est illustrée d’une myriade d’éléments narratifs évoqués par des mots sur des panneaux ou carrément sculptés dans le carton. Ainsi, des boules de papier mâché suscitent la grêle, de fines lanières de carton convoquent les cheveux d’une sirène, des boîtes à chaussures se transforment en patins à glace, des confettis de papier suggèrent les plumes d’une oie décapitée par les hélices d’un avion, etc. Même le vomi trouve un écho convaincant dans leurs savants pliages et découpages. Attention, la pièce a beau aligner les lubies comiques – on y croise notamment des pirates en maillot très (trop ?) échancré genre Alerte à Mailbu –, elle glisse aussi de subtiles allusions plus graves au drame des migrants ou à la pollution. Mais l’ambiance générale est clairement à l’humour débridé. Tordu de rire, le public se marre des fautes d’orthographe sur les pancartes, qui font dérailler la narration. Il se gausse gentiment de l’épuisement physique du clown-accessoiriste, au bord du burn-out à force de jouer les deus ex machina, suant à grosses gouttes pour faire avancer ce cabaret de carton. Mais surtout, il se délecte de cette cavalcade d’une inventivité folle, où le théâtre en carton-pâte retrouve largement ses lettres de noblesse. » Catherine Makereel – Le Soir/MAD