Ralentir

AUX ARTS et cætera #1

Dans un monde où tout s’accélère, où les images et les gestes se succèdent sans répit, cette exposition propose une halte. Elle invite à ralentir afin de voir : voir autrement, voir plus profondément, voir ce qui échappe au regard pressé. Ensemble, les artistes donnent forme aux passages du temps : mémoire qui s’efface, matière qui se métamorphose, et humanité en quête de sens dans ce mouvement.

Suspendre notre rythme, c’est accepter l’imperfection, la fragilité et l’effacement comme des formes de beauté. C’est reconnaître que la lenteur révèle des détails invisibles, des liens discrets, des équilibres précaires. C’est aussi une manière de résister à la vitesse imposée, de retrouver une attention au vivant, à la matière et aux traces que le temps dépose.

Alexandre Humblet nous plonge dans l’entre-deux du chaos et du silence, où ses œuvres confrontent ordre et désordre, fragilité et tolérance. Nathalie Donckels tisse des liens entre dessins et céramiques reliés par des fils, métaphore de la lenteur et des attaches invisibles qui se densifient avec les années. Claudine Grodent interroge la nature et le vivant à travers des œuvres marquées par l’effacement, cherchant à suspendre le rythme effréné pour saisir l’indicible. Séverine Luts explore l’eau, ressource vitale et menacée. Ses céramiques racontent le parcours et alertent sur la fragilité de son accès. Michel Cleeren, enfin, laisse ses photographies s’altérer au contact des éléments : imperfections et traces deviennent mémoire sensible et témoignage de la lenteur inscrite dans la matière. Marie-Claire Montablano crée sur toiles, tissus, cartons ou bois. Entre acrylique, pastels et fusains, ses gestes libres s’ouvrent aux éléments naturels, dans une quête spirituelle nourrie par son histoire intime.

En collaboration avec le Comité de programmation AUX ARTS et cætera, une initiative du Centre culturel de Huy.