Matrimoine : les sculptrices vous emmènent en balade

Le patrimoine statuaire hutois est riche en oeuvres sculptées d’époques différentes. Un groupe de femmes de l’association Vie féminine de Huy-Waremme et une animatrice du Centre culturel de Huy se sont associés pour vous présenter quelques sculptrices et leurs créations à travers un parcours qui les met à l’honneur.

Derrière la notion de patrimoine, il nous vient rarement l’image de figures féminines, c’est pourquoi nous avons souhaité focaliser l’attention sur celles qui oeuvrent pour l’art, la création, l’expression et la liberté dans l’espace public hutois.

Ce parcours a été créé de façon ludique. C’est en téléchargeant l’application geocaching ou cgeo sur votre smartphone que vous pourrez jouer et en profiter pleinement.

Ainsi, vous en apprendrez plus sur Anne-Cécile Plancq, Mady Andrien, Ursula Monteforte-Förster, Halinka Jakubowska, Silvana Belletti et Yvette Sohy.

Nous vous invitons à prendre le temps d’observer ces oeuvres, de les découvrir sous un nouveau regard, guidé·es par les commentaires de leur autrice grâce aux vidéos qui suivent.

Bonne balade, bonnes découvertes  !

Anne-Cécile Plancq

Enfant, Anne-Cécile Plancq évolue dans une ambiance détendue où la matière et les formes font partie de son environnement. Elle grandit, entourée de son père et de sa mère artistes peintres, parmi par les livres d’art. À 5 ans , sa mère l’initie l’origami (technique d’inspiration japonaise alliant le pliage et le froissage de papier). Et, lorsqu’elle commence la céramique, son père lui l’encourage à aller vers un domaine artistique. C’est également à l’atelier pluridisciplinaire hutois Le Cwèrneû qu’elle enrichit sa formation artistique en dessin, en sculpture et en céramique.

Elle trouve sa voie dans le traitement des volumes tant en sculpture qu’en origami. Anne-Cécile contribua largement à faire connaître cette technique en s’investissant dans la création du «  CRIMP » : Association de Pliage Française. Elle a toujours partagé son temps entre son activité créative et son rôle de guide à l’atelier « le Cwèrneû ».

Les sujets de ses œuvres sont presque toujours des corps de femme. Comme, par exemple, celle réalisée à la demande de ville de Huy : Maternité Cette œuvre qui d’abord existé comme les autres en petit format a été agrandie en vue de son exposition.

Mady Andrien

Mady Andrien, élève de Marceau Gillard, étudie le dessin et la sculpture à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège. Elle y enseignera entre 1964 et 1994 avant d’en prendre la direction des cours du soir entre 1994 et 2000.
Artiste figurative, elle travaille la terre cuite, le bronze, le polyester, le verre ainsi que les plaques d’acier. Dans la plupart de ses œuvres, elle traite l’optimisme dans la vie quotidienne en représentant la tendresse, l’amour, l’amitié, la joie et la détente.

Dès la fin de ses études en 1960, elle participe à de nombreuses expositions collectives en Belgique mais aussi en France, Allemagne, Pays-Bas, Bulgarie, Grande-Bretagne et Italie. Sa première exposition personnelle a lieu à Anvers en 1967. Depuis lors, plus de quarante expositions lui ont été consacrées.

À Liège, où Mady Andrien réside depuis 1948, plusieurs de ses œuvres monumentales embellissent la ville. Une des sculptures les plus connues des Liégeois est « La Piscine » située près de l’entrée de l’hôpital de la Citadelle.
Ses œuvres de plus petites dimensions sont exposées en galerie ou dans plusieurs musées comme au Musée des beaux-arts de Liège ou au Grand Curtius.

Ursula Förster

Née à Saint-Vith en 1944, Ursula Förster a suivi une formation en sculpture monumentale, en peinture au chevalet et en dessin à l’Académie de Liège avant de faire de la sculpture le hobby qui occupe l’essentiel de son temps. 

Installée avec son atelier à Seny, recourant aussi bien au bronze, à la pierre, à la résine ou à la terre cuite, elle privilégie la femme comme thème d’inspiration, même si d’autres sujets (enfants, animaux, scènes quotidienne, …) donnent aussi forme à des créations de taille moyenne ou monumentale. Le buste de Simenon est son œuvre la plus connue, mais elle est aussi l’auteur des Joueurs de billes à Huy, de L’homme au banc à Durbuy, Les Macralles à Vielsalm (2000) et de Lison à Waremme (2010). Lauréate de plusieurs prix internationaux, elle expose régulièrement. 

Angelo Monteforte, le mari d’Ursula Förster, il prend une part active dans la réalisation de plusieurs des œuvres monumentales de sa complice artistique.

Halinka Jakubowska

Née en Pologne, Halinka Jakubowska s’installe en Belgique en 1972 et étudie la sculpture à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège et à l’Akademie voor Beeldende Kunsten à Anderlecht. Récompensé par de nombreux prix, son travail résulte de son dialogue avec les matières telles que la pierre, le bois, l’acier ou le bronze. 

Le premier concours auquel elle participe lui permet d’être choisie pour créer la fontaine de la place Saint-Séverin à Huy, en 1992. Elle sera aussi élue, cinq ans plus tard, pour celle de la place Saint-Lambert à Liège.

Elle envisage son travail de sculpture comme une vie amoureuse où le contact intense entre la matière et l’être se crée à travers un rapport physique. Ces œuvres s’offrent à leur tour à notre œil mais aussi à notre main.

Silvana Belletti

Silvana est artiste. Sans aucun doute. Elle fait du théâtre, de la poésie, du graphisme, de la sculpture, des fresques, de la musique … 

Née à Bruxelles en 1950. Formée en sculpture à l’académie des beaux arts de Liège, elle évolue dès 1967 dans le milieu artistique liégeois. En1969, elle gagne avec des robes le 1er prix du concours de stylisme organisé pour le premier raid Liège-Dakar-Liège. En 1970, elle obtient l‘agrégation et devient enseignante.

Sa sculpture est sans aucun doute, le résultat de sa formation académique et bien plus celui de sa personnalité : ouverte sur le monde et en même temps très individualiste. Elle se dit libre. On ne s’étonne pas d’apprendre qu’un époque de sa vie elle a été Punk et a fait partie d’un groupe de musique sur la place de Liège. Elle a souvent trouvé son inspiration au « Cirque d’hiver » de Liège pour lequel elle a réalisé la magnifique fresque murale. C’est une Silvana sans cesse en recherche qui s’est imposée dans le monde des sculpteurs. Au début, certains s’étonnaient de voir une si jeune femme aborder le métier sans se poser de question. Ne lui dites pas qu’elle sculpte comme un homme, non : elle sculpte, c’est tout. 

Un thème s’est souvent imposé à elle : celui de la femme. Sa série de têtes ses sauvages dégage une grande sensation de force. Réalisé auparavant avec la même force, la série d’Achères. Son œuvre très variée, comporte des Série de pelles, un Milou au bain, la momie de Rascar Kapak et bien d’autres. 

À Huy, où un concours demandait de donner vie à une façade décrépie et aveugle, son projet obtient le « vote du public ». Malheureusement, cette oeuvre magistrale a disparu lorsque l’environnement a changé. 

En 1992, pour commémorer, l’anniversaire du Journal de Huy, son projet : Le lecteur de journal qui a été choisi. Une première version exposée en polyester a résisté tant bien que mal aux intempéries, enfin une version en bronze a pris sa place.
Le lecteur de journal est devenu un personnage incontournable dans la ville de Huy. 

Yvette Sohy

Une artiste dans l’âme. Autodidacte, elle a fréquenté les académies de Huy et de Namur. Fin des années 70, elle se démarque comme portraitiste. En 1985, elle reçoit le prix Millénaire de la Ville de Huy. Dès les années 90, elle fréquente un atelier de sculpture sur le petit granit.

L’énorme sculpture Osmose figure les éléments sidérurgiques qui sont le feu, l’eau et la matière. Inspirée par le passé industriel local : «Fruit d’une réflexion entre l’eau, le feu, la matière, la vie, l’énergie, c’est un jeu de construction, dans l’espace, de formes qui s’opposent, se répondent» Depuis 1997, garnie de rails de chemin de fer, elle rappelle l’échangeur ferrovière qui existait jadis à cet endroit, non loin de la gare de Huy.